Pendant longtemps, les femmes lavaient leur linge sur une pierre inclinée ou sur une simple planche à la rivière, à la fontaine ou à la mare communale.
Cependant, les autres habitants, qui venaient s’approvisionner au même point d’eau pour leurs tâches domestiques, trouvaient une eau/un liquide souillé(e) par les savons et les saletés. En ce temps, des maladies comme le Choléra, la Variole et ou encore la Typhoïde meurtrissent le XIXème siècle.
Supprimer ou limiter les sources d’infection devient donc, dans un souci de salubrité publique et de principes éléments d’hygiène, une nécessité absolue : ainsi naissent les lavoirs (bassins publics pour laver le linge, alimenté en eau soit par une source ou un cours d’eau, en général couvert où les lavandières lavent le linge).
En 1851, sous Napoléon III, l’Assemblée législative vote un crédit spécial de 600 000 F (soit 91 469,41 €) pour subventionner à hauteur de 30 % la construction de lavoirs publics. Soutenus par cette mesure, les lavoirs font leur véritable apparition après 1850, dans la forme que nous leur connaissons aujourd’hui : aménagés, couverts, transformés en bâtiments fonctionnels et considérés comme indispensables à la vie de la cité.
Si les lavoirs facilitent un tant soit peu le dur et physique labeur des lavandières, rendant la tâche plus supportable, ils deviennent également des lieux éminemment sociaux du village. Les femmes s’y retrouvent régulièrement et échangent sur la vie locale.
Certains confèrent même au lavoir l’allure d’un petit temple. La tâche des lavandières, répétitive et souvent épuisante se trouve valorisée, presque sacralisée, par un édifice remarquable.
Autrefois, il y avait au moins un lavoir par village ou hameau et l’on pouvait estimer l’importance du village au nombre de lavoirs qu’il possédait.
Dans certaines communes, les femmes utilisaient les lavoirs gratuitement, dans d’autres communes, elles devaient payer un droit.
Témoins des grands et petits moments de nos villages, les lavoirs évoquent le souvenir d’une époque révolue. L’utilisation des lavoirs a été progressivement abandonnée au XXe siècle. A partir de 1950, le lavoir a laissé place à la bien plus pratique machine à laver.
L’histoire des lavoirs :